Les petites et moyennes entreprises, tout comme les grandes multinationales, traversent parfois des crises profondes qui menacent leur survie. Et si nous pouvions nous inspirer des méthodes utilisées par un leader ayant sauvé une entreprise au bord de la faillite ?
Retour en 1993. IBM, le géant américain de la technologie, est au bord du gouffre. Avec plus de 300 000 salariés et un chiffre d’affaires de 64 milliards de dollars, l’entreprise souffre pourtant d’une bureaucratie paralysante, d’un manque de vision claire, et d’une perte de compétitivité. La solution proposée par les experts ? Éclater l’entreprise en plusieurs entités indépendantes.
Mais c’était sans compter sur l’arrivée de Louis V. Gerstner Jr., un dirigeant aux méthodes pragmatiques et directes, qui a su éviter l’éclatement du groupe et redonner à IBM sa compétitivité. En l’espace de quelques années, il transforme l’entreprise en profondeur. Que peuvent retenir les dirigeants de TPE/PME de son expérience ? Voici quelques enseignements pratiques.
1. La crise n’est pas le moment de chercher des coupables : Agir vite et avec pragmatisme
Lorsqu’il prend ses fonctions, Lou Gerstner refuse de se laisser paralyser par l’analyse du passé ou par la recherche de responsables. Il fixe immédiatement des priorités :
Gerstner passait beaucoup de temps à écouter les collaborateurs, même les plus modestes, prenait des notes et refusait les réunions inutiles. Ce que cela signifie pour une TPE/PME :
Un conseil clé de Gerstner : « Mon rôle est de définir la stratégie de l’entreprise. À mes collaborateurs de gérer les opérations tout en me tenant informé. »
Dans une TPE/PME, où le dirigeant est souvent multitâche, il est crucial de :
Lou Gerstner, avec l’aide de son frère consultant, a dénoncé les comportements nuisibles chez IBM : guerres de clans, défense d'intérêts particuliers, politisation des décisions.
Dans une PME, ces comportements sont tout aussi destructeurs, même à une petite échelle. Les solutions ?
Un exemple concret : Gerstner installe un ordinateur dans son bureau et commence à utiliser la messagerie interne d’IBM, ce qui était alors révolutionnaire pour un PDG.
Pour une TPE/PME :
Lorsqu’on lui demande dès sa prise de fonction quelle est sa vision pour IBM, Gerstner répond : « La dernière chose dont IBM a besoin maintenant, c’est d’une vision. »
Ce qu’il veut dire ? En période de crise, l’urgence prime sur le long terme. Une leçon précieuse pour les dirigeants de PME :
En moins de dix ans, Lou Gerstner redresse IBM. Il augmente son chiffre d’affaires, fait croître les bénéfices, et multiplie la valeur de l’action par 10. L’entreprise reste unifiée et se réinvente en se tournant vers les services, un secteur stratégique.
Même si la situation de votre PME n’est pas comparable à celle d’un mastodonte comme IBM, les principes appliqués par Gerstner sont universels :
Enfin, rappelez-vous : une crise, aussi difficile soit-elle, peut devenir une opportunité pour repartir sur de nouvelles bases. Alors, pourquoi ne pas appliquer ces leçons dès aujourd’hui dans votre entreprise ?
Lou Gerstner n’a pas seulement sauvé IBM, il nous offre une feuille de route pour affronter les crises et transformer une organisation. Ces enseignements, bien qu’appliqués à une multinationale, peuvent devenir des leviers puissants pour les TPE et PME.
Et vous, quelles leçons tirerez-vous de cet exemple pour votre propre management ?
Louis Gerstner a présidé aux destinées d’IBM de 1993 à 2002. Il restera dans l’histoire du management moderne comme le dirigeant à l’origine du redressement spectaculaire de Big Blue. Cette renaissance, Il l’a racontée dans « j’ai fait danser un éléphant », publié en France en 2003 aux éditions Village Mondial.
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